L’esca, maladie de la vigne

L’esca

L’esca est une maladie cryptogamique connue depuis très longtemps.

Les écrits des grecs et des romains en faisaient déjà mention, c’est la plus ancienne des maladies de la vigne et c’est l’une des plus graves puisqu’elle s’attaque directement à la souche de la vigne.

L’esca est présent dans la majorité des vignobles français et est observé sur les vignes d’au moins 8 ans. Cette maladie s’exprime de façon nette depuis 2001, date à laquelle l’utilisation des spécialités à base d’arsénite de soude a été interdite par la mutualité sociale agricole pour des raisons de toxicité envers l’utilisateur.

Les vignes âgées de 15 à 25 ans sont aujourd’hui les plus touchées et les symptômes sont très fluctuants d’une année sur l’autre. En cas de stress hydrique les dégâts sont bien plus importants.

Les symptômes apparaissent généralement à partir de juin – juillet sous deux formes :

  • la forme lente qui se caractérise par une décoloration inter-nervaires (jaune-orange pour les cépages blancs et rouge pour les cépages rouges), évoluant vers un dessèchement complet du cep.effets-de-l-esca
  • La forme sévère qui, elle, se caractérise par un dessèchement total et rapide, en quelques jours voire en quelques heures, de la végétation.effets-de-l-esca-2

Cette maladie est très complexe puisqu’elle implique plusieurs champignons. La dissémination des spores se fait par voie aérienne toute l’année ou pendant la période végétative selon le champignon et la contamination s’effectue par les plaies de taille qui constituent une porte d’entrée.

D’année en année le phénomène s’amplifie et il n’y a pas de solutions miracles. L’impact sur les exploitations est de plus en plus fort causant de réelles difficultés en matière d’entretien du vignoble, tant d’un point de vue économique que dans l’organisation du travail.

Globalement une exploitation remplace environ 2% de ses ceps chaque année avec un coût de remplacement estimé à 6€ par cep.

Les moyens de lutte contre l’esca sont essentiellement prophylactiques, il faut donc :

  • arracher les ceps atteints puis les brûler (il est interdit de stocker des ceps en pleine nature afin d’éviter la dissémination)
  • limiter autant que possible le nombre et la grosseur des plaies de taille en évitant les coupes rases.
  • remplacer les pieds malades

A ce jour, il existe un produit de biocontrôle qui a été homologué courant 2014.

Ce produit est un micro-organisme vivant (le Trichoderma atroviride) qui est capable de coloniser les plaies de taille, de pénétrer dans les bois et de s’y installer durablement au détriment du champignon pathogène responsable de l’esca.

Son efficacité est malheureusement limitée car il n’a qu’une action préventive avec des conditions d’application assez draconiennes.

Il faut aussi noter qu’une société, appelée Génodic, a mis au point une méthode musicale. Elle consiste à diffuser des mélodies capables “d’influer sur la synthèse des plantes” et de stimuler leur résistance naturelle. Les protéodies* diffusées depuis des hauts-parleurs inhiberaient le développement de l’Esca.diffuseur-genodics3

Ce dispositif a été mis en place par la cave coopérative de LUGNY sur notre commune au lieu- dit « le champ carriaud » sur une parcelle de Daniel CHEVENET.

Julien GUILLOT a aussi installé ce système  aux Vignes du Maynes.

Les viticulteurs étaient très sceptiques sur l’efficacité de ce dispositif et les essais semblent confirmer leurs craintes puisque la maladie est toujours aussi présente dans les parcelles environnantes.

La régression de la maladie est compliquée à évaluer puisque les symptômes fluctuent d’une année sur l’autre.

La lutte contre l’esca sera longue car la recherche n’avance pas très vite, c’est pour cette raison que certains viticulteurs appellent cette maladie le phylloxéra du XXI siècle.

Qu’est ce que la protéodie ?

Joël Sternheimer, diplômé en physique de l’université américaine de Princeton, a donné aux mélodies des protéines le nom de « protéodies », des mélodies qu’il suffit de diffuser pour stimuler ou inhiber une protéine et donc les fonctions de certains organismes vivants. Les travaux de Joël Sternheimer ont permis de décoder la bonne série de notes qui inhibe le fameux champignon esca, celui qu’aucun produit chimique ne parvient à éliminer.