par Cédric Crémona
En arrivant à Cruzille, le nombre et la diversité des papillons que l’on peut y observer m’ont frappé. Aujourd’hui, j’essaye de les faire découvrir à mes garçons : l’observation du premier Citron, fin février, début mars, marque un peu, comme l’arrivée des hirondelles, le début du printemps ! Les Gazés ou les Flambés sont sans doute les plus spectaculaires et le Machaon,
l’un des plus rares. Voici quelques unes de nos rencontres : les Argus bleus se désaltèrent à la fontaine ; le Sphynx, facilement identifiable grâce à son vol stationnaire se nourrit du nectar des fleurs de notre chèvrefeuille, le Grand Sylvain nous accompagne lors de nos marches dans les bois et l’Aurore, délicat papillon blanc aux ocelles oranges, joue à cache-cache dans les herbes des haies. Le Soufré, lui, nous annonce l’arrivée prochaine de l’automne.
On pourrait dresser le tableau complet des papillons que l’on peut observer à Cruzille mais cela serait peut être un peu fastidieux, bien que ces derniers soient d’une étonnante diversité. En revanche, quelques conseils pour commencer à les observer s’avèrent souvent très efficaces.
Il faut tout d’abord savoir que le papillon au cours des quatre stades distincts de son cycle biologique, rencontre différents besoins. À l’état d’œuf ou de chenille, il vit sur une plante hôte : le Machaon pond ainsi ses œufs sur le fenouil sur lequel vont ensuite se développer de magnifiques chenilles vertes tigrées de noir et d’orangé. Sans plante hôte, il n’y a donc aucune chance d’observer certains papillons. Sans orties, pas de Robert le diable ! Les jardiniers savent bien que les Piérides ont besoin des choux, et tout particulièrement des leurs. Une année, n’ayant pas arraché mes derniers navets, nous avons pu observer, au printemps suivant, des nuages de Gazés !
Sans chenille, pas de papillons non plus : les traitements insecticides, en protégeant nos cultures potagères, nous privent peut-être de l’observation de beaux spécimens.
Enfin, passé le stade de la chrysalide, certaines plantes dont les fleurs sont riches en nectar, comme le fameux Buddleia (ou arbre à papillons), nourrissent les papillons adultes et garantissent de belles observations. Sur les Valérianes de notre voisine, nous observons chaque année de beaux Flambés. Un carré de jachère florale au milieu d’une pelouse, même de petite taille, attirera de nombreuses espèces de papillons dont le beau Demi-deuil. Le Jardin doit donc être en partie cultivé et fleuri pour y accueillir des papillons.
Pour identifier les différentes espèces aperçues, il est indispensable de disposer à terme d’un guide d’identification assez détaillé. Mais, dans un premier temps, l’Observatoire de la Biodiversité des Jardins du Muséum National d’Histoire Naturelle offre une fiche d’identification assez complète :
http://noe.org/Reconnecter/Observatoire-Jardins/pdfoutilspapillons/FichesIDpapillons.pdf
Ainsi qu’un protocole pour permettre de transformer vos observations en véritables données scientifiques !